A seulement 26 ans, Steve est un créateur de mascottes reconnu sur Creads. Après une école d’Arts et des Industries Graphiques, Steve a poursuivi ses études aux Gobelins, à l’Université de New York puis à Sciences Po (master en communication). Il y a deux ans, Steve a créé sa propre société, un studio de design spécialisé dans la création de personnages de marque. Découvrez l’interview qui révèle les dessous de la belle histoire de ce fada de dessins animés.
Bonjour Steve, quel beau parcours ! D’où viens ta passion pour les mascottes ?
J’ai toujours été passionné par les dessins animés et je me suis dit que ça me plairait beaucoup de pouvoir en réaliser. Lorsque je suis rentré en école d’animation, j’étais alors âgé de 19 ans et mon oncle m’a demandé de créer une mascotte pour sa société de BTP. Cela a été pour moi une révélation. J’ai réalisé que les mascottes étaient de véritables outils de communication et qu’elles méritaient d’être développées. Les cours de dessins animés que j’ai suivi étaient initialement destinés à l’industrie du cinéma, mais j’ai préféré me servir de mes compétences acquises pour les appliquer aux entreprises. J’ai eu de la chance que les mascottes, très populaires dans les années 60, se soient retrouvées sur le devant de la scène, notamment grâce au petit bonhomme vert Cetelem et aux fruits Oasis.
« J’ai profité de cet élan de sympathie à l’égard des mascottes pour me lancer dans cette voie. »
Depuis, je suis convaincu qu’il est primordial pour une entreprise de développer un capital sympathie afin de gagner en visibilité et en mémorisation. On retient mieux une entreprise qui a un petit personnage pour la représenter qu’une marque qui a simplement un logo.
En quoi consiste ton métier ?
Mon métier consiste à imaginer de nouveaux personnages pour les marques qui n’en auraient pas, à développer des personnages existants ou à les améliorer en les passant de la 2D à la 3D. Certains clients savent exactement ce qu’ils veulent -un koala, un astronaute, un super héros- ; d’autres ont besoin d’être accompagnés. Mon rôle de conseiller intervient lorsque le client n’a aucune idée de ce qu’il recherche. J’essaye alors de déterminer l’image qu’il souhaite montrer de son entreprise : Quel message et quelles valeurs la mascotte doit-elle véhiculer ? Convient-il de créer un animal, un personnage ou un être humanoïde ? En 2D ou en 3D ? Une seule mascotte ou une équipe (comme le duo de Blablacar) ? Un style réaliste (lapin Cassegrain) ou cartoon (lapin Nesquik) ?
« Je crée toujours une mascotte en essayant de proposer le personnage que l’on retiendra le mieux et qui rendra la marque la plus sympathique possible. »
Pour la 2D, j’utilise Illustrator et Photoshop et pour la 3D le logiciel de modélisation et d’animation Maya ainsi que le logiciel de composition numérique Nuke. Je pars toujours d’un croquis 2D que je fais valider au client pour ensuite passer à la création du personnage en 3D.
Les mascottes sont-elles adaptées à tous les secteurs d’activité ? Quelle est la tendance ?
Pour moi, les mascottes peuvent s’adapter à tous les secteurs d’activité, que ce soit pour de la communication BtoB ou BtoC, interne ou externe. Mais il y a des secteurs d’activités comme le luxe qui sont plus réticents à l’utilisation d’une mascotte. Il existe pourtant quelques exceptions de mascottes qui fonctionnent très bien dans le secteur du luxe comme Rose, la mascotte des 150 ans du Printemps, signée Hiroshi Yoshi ou encore l’illustration animée de la La Petite Robe Noire de Guerlain.
« La tendance dépend des secteurs d’activité, du support de communication et elle se joue principalement au niveau du style. »
Par exemple, pour l’alimentaire, il n’existe que de très rares marques sur le marché qui utilisent une mascotte avec de la fourrure ou des poils. Pour ce secteur d’activité, les mascottes « lisses » seront plus adaptées. On retrouvera des textures plus fantaisistes dans d’autres secteurs.
« La symbolique des animaux est également très utilisée dans la création de personnages de marque : par exemple, le lapin rose Duracell qui cavale à toute vitesse suggère habilement que la pile alcaline procure l’endurance de ce petit animal. «
Lorsqu’un animal est trop utilisé en tant que mascotte, la technique est de lui attribuer des caractéristiques qui le rendront uniques. Pour cela, on peut jouer sur les couleurs. Comme la vache Milka qui se différencie de part sa couleur violette.
Comment organises-tu tes journées ?
Je dirais que mes journées se divisent de la manière suivante : 60% de direction artistique, 30% de gestion de projet / relations clients et 10% de tâches administrative. D’ailleurs, Creads prend une place de plus en plus importante puisque la plateforme représente 25% de mon chiffres d’affaires. J’ai aussi été sélectionné pour rejoindre le top 1.000 des créatifs de Creads PARTNERS. Je travaille principalement sur des projets de mascottes ou d’illustrations. Un des projets Creads dont je suis particulièrement fier est la mascotte que j’ai créée pour les 40 ans de Copytop !
Que peux-ton te souhaiter pour l’avenir ?
J’aimerais développer ma structure aux Etats-Unis car le marché des mascottes est beaucoup plus avancé dans les pays anglo-saxons. Toutes les équipes sportives et les écoles ont leurs mascottes ! Les mascottes anglaises sont plus mûres, plus profondes et dépassent leur vocation à communiquer comme un outil de signalétique.
« Mon but est donc de réussir à développer des mascottes dotées d’une vraie personnalité, au même titre qu’un personnage de film. »