En ce vendredi 13, nous accueillons un spécialiste du naming qui répond à nos questions avec esprit et bagout !
@Clay
Membre de Creads depuis octobre 2012
Bonjour Clay !
– Peux-tu te présenter à la communauté en quelques mots ?
Bonjour à tous les lecteurs de l’équipe Creads et sa communauté ! L’usage veut que je décline mon identité et mon parcours professionnel, je vais donc m’y soumettre.
Clay n’est pas mon prénom mais s’en rapproche. Je suis concepteur-rédacteur freelance et directeur artistique de formation, j’ai eu l’occasion de travailler dans la publicité, l’architecture commerciale et dans des studios de design graphique.
– Tu es un spécialiste du concours de nom, qu’est-ce qui fait la différence dans ce type de concours selon toi ?
Idéalement il faut avoir de bonnes connaissances linguistiques et sémiologiques, une bonne culture générale ne fait pas de mal non plus. Mais dans les faits le naming reste un secteur de création accessible à tous.
Parce que là, où dans la création visuelle, tes outils de travail sont purement inspirationnels, et que tu te dois en tant que créatif d’aller constamment t’enrichir de ces connaissances, là, où dans un travail d’écriture plus riche et plus complet, tu as besoin d’une grande culture littéraire, et de notions de construction narrative ou rédactionnelle, dans le naming ton arme c’est le langage, et à moins d’être un ermite, c’est un muscle que tu fais évoluer, grandir et avancer tous les jours.
Au final le seul élément déterminant qui peut faire la différence entre un amateur et quelqu’un d’assez pro c’est une bonne méthodologie, pour garder un bon niveau qualitatif quelque soit la quantité de propositions faites.
– Je vois sur ton Behance que tu fais pas mal d’illustrations de livres, une passion ?
Comme indiqué dans ma présentation, j’ai effectué une formation plutôt axée vers la direction artistique, et mes deux domaines de spécialisation sont justement l’édition et la conception publicitaire. Du coup ce que tu peux trouver sur Behance sont soit des projets personnels, soit des projets scolaires.
A l’instar de ces deux domaines, c’est le média vidéo qui me passionne, j’ai d’ailleurs un profil Vimeo avec certaines de mes réalisations.
– Ta création la plus originale ? Celle dont tu es le moins fier ?
C’est difficile à dire.
Un de mes projets d’édition autour du thème de la transgression est assez intriguant, j’ai commencé ce travail à partir d’une construction de magazine de mode, ce qui est totalement indicible pour quelqu’un qui tomberait sur le projet fini. Dans sa forme finale, il est bourré d’erreurs simulées (un aspect inspiré par le magazine Ray Gun), et ressemble plus à une brochure d’anti-graphisme frôlant les limites du mauvais goût. Mais je dois avouer que c’était très enthousiasmant à réaliser.
Sinon de manière générale c’est plutôt mes projets d’écriture qui sont les plus originaux.
Je n’ai pas réellement de créa de la honte, même si durant mes études j’ai rendu mon lot de projets totalement ratés, nous avons tous nos failles.
– Tu habites dans le 95, penses-tu venir à un apéro des créatifs après la rentrée ?
Certainement. Prochainement.
– La fonctionnalité qu’il manque selon toi sur le site Creads ?
Je n’ai pas l’impression qu’il manque quelque chose d’essentiel sur votre site, la seule réserve que j’aurais, sera plutôt au sujet des briefs de concours qui gagneraient parfois à être plus synthétiques.
Je donne juste un exemple pour appuyer mon propos, le brief dans lequel tu peux trouver un historique de 16 pages de ton client qui existe depuis 4 mois ½, et qu’à l’issu de ce fascinant récit, tu peux lire dans les éléments à respecter, qu’il ne faut surtout pas chercher à évoquer l’histoire de l’entreprise, ça revient à dire à quelqu’un « ne pense surtout pas à un éléphant »…
Voilà, c’était la minute classique du créatif caractériel, il faut savoir se conformer au personnage.
– D’ailleurs, savais-tu que Creads va bientôt lancer une refonte du site ?
Je l’ignorais, mais c’est bien de rafraîchir un peu son aspect visuel, tant que vous n’abusez pas du botox.
– Pour les vacances, tu es plutôt plage ou montagne ?
J’ai un peu de mal avec le principe de la plage, passer l’après-midi à bronzer sans rien faire ça m’ennuie, mais avec un bon livre et de bons comparses, ça peut devenir intéressant.
L’important pour moi c’est surtout de trouver des sources de dépaysement pendant les vacances, sinon à quoi bon ?
– Ton livre de chevet en ce moment ? Un poète que tu admires ?
En ce moment je lis Les Vagues de Virginia Woolf, le processus narratif est très intéressant.
Je ne sais pas si on peut le considérer comme un poète mais adolescent j’appréciais beaucoup l’écriture à la fois imagée et abstraite de Boris Vian. Ces temps-ci je me penche plutôt sur l’aspect plus direct et sur la franchise de Fitzgerald.
– Le film qu’il faut aller voir en ce moment ?
Ce qui est bien l’été, c’est qu’en parallèle des blockbusters, il y a énormément de copies de films plus anciens qui sont rénovés et rediffusés au cinéma.
Et cet été, il y a eu Les 7 Samouraïs de Kurosawa, qui je trouve est un vrai chef-d’œuvre, il dure 3h30 ce qui peux faire peur à pas mal de monde, mais honnêtement on ne les voit pas passer, (pour ceux qui veulent se faire une idée du talent de Kurosawa plus rapidement, il y a son film Rashômon qui dure 1h30 et qui est ressorti cette semaine dans quelques salles).
Il y a aussi dans les copies rénovées : 1, 2, 3 de Billy Wilder (une super comédie) et Plein Soleil de René Clément (adapté du livre le talentueux Mr.Ripley).
Sinon dans les films récents j’ai eu de très bons échos de Grand Central de Rebecca Zlotowski que je n’ai pas encore vu.
Et pour les allergiques du cinéma français, des films d’auteurs et des films anciens, vous pouvez toujours aller voir Kick-Ass 2, c’est loin d’être indispensable mais c’est un film assez drôle et rafraîchissant.
– Peux-tu nous livrer une photo de l’endroit où tu travailles ?
C’est très variable, étant freelance, du coup ça peut être autant à une table d’une terrasse de café, que dans une agence, ou que dans un jardin à la campagne…à la fraîche.
Du coup je vous envoie une photo d’un parc aujourd’hui.
– Le mot de la fin ?
J’ai hésité à ne pas répondre sérieusement à toutes vos questions, mais finalement j’ai trouvé ça plus drôle de vous écrire des pavés interminables et de passer pour un connard prétentieux d’élitiste intellectuel.
Sur ces mots – un max de LOVE – et Gros Bisous.
Merci Clay et hio
