Koma
Bonjour @Koma et bienvenue.
– Peux-tu te présenter aux membres de Creads ?
Alors je m’appelle Sébastien, j’ai 32 ans et je suis graphiste et webdesigner indépendant depuis 2004, date à laquelle j’ai créé mon studio de création graphique.
Je n’ai jamais été très fan des études, j’ai fait le minimum : j’ai passé un BEP de dessinateur en pub en 1998. Étant graphiste et graffeur, on me conseillait de faire les Beaux-Arts à l’époque, mais je savais très bien que ça ne m’aurait pas fait avancer professionnellement.
Je suis vraiment rentré dans le métier en 1999 quand une agence de pub spécialisée dans le packaging de luxe recrutait des jeunes diplômés. J’ai travaillé dans cette agence pendant 3 ans, surtout pour les vins et spiritueux haut de gamme. Une boite sur Bordeaux m’a ensuite débauchée pour gérer le pôle PAO dans la parfumerie et les cosmétiques toujours dans le haut de gamme.
En parallèle j’avais créé une association de graffeurs (initiations avec des jeunes en difficulté, festivals, déco,…). La journée j’étais dans le luxe avec ma chemise et ma cravate, et le soir en baggy, deux mondes complètement différents ! J’ai donc créé ma boite qui mixe les deux, surtout avec des fresques murales pour les professionnels. J’avais une grande palette de compétences. Depuis ça a pas mal évolué, j’ai dû faire un choix entre mon travail et ma passion. Je me suis donc concentré sur le graphisme pur et dur avec la création d’identités, l’illustration et le webdesign.
– Si tu devais te décrire en 3 mots, ce serait…
Oulà, c’est difficile ! Je dirais passionné, curieux… Et pudique, parce que j’ai du mal à me dévoiler.
– Tu as créé en 2009 la mascotte du lynx.fr, une marque aujourd’hui très connue en France.
La mascotte n’a pas été choisie à la base, j’ai été contacté par la suite pour travailler dessus. J’étais un peu déçu de ne pas avoir gagné le concours surtout pour être choisi après. Mais finalement j’étais assez content du résultat même si on voit la différence entre mon travail et la façon dont elle a été intégrée. Aujourd’hui la mascotte a encore changé, ils voulaient de la 3D. C’est vraiment un autre métier alors je n’ai pas travaillé dessus, mais je suis content de voir cette petite mascotte évoluer.
– Peux-tu nous en dire un peu plus sur cette fameuse mascotte ?
Bonne question ! Je suis un peu un fanatique de la BD et autres. J’aime dessiner. Cela me donne l’impression de faire une petite pause dans mon travail (rires). C’est pourquoi, j’ai voulu travailler sur un personnage de bande-dessiné. Le brief était relativement libre alors j’ai proposé plusieurs créations pour espérer taper dans l’œil du client. Le travail de personnages est une des choses que je préfère.
– Quels conseils donnerais-tu aux graphistes qui débutent dans le métier ?
Je dirais que finalement, commencer par faire des concours de crowdsourcing est une bonne chose. A partir du moment où il y a un échange avec les autres graphistes on apprend énormément et très vite. J’ai pu voir l’évolution de jeunes graphistes et c’est impressionnant. C’est globalement une bonne école puisqu’il s’agit de s’entraider. On a tous reçu des messages pour savoir de quelle manière on a réalisé tel dégradé ou tel reflet, et c’est ce qui nous fait progresser. Je conseille quand même aux graphistes en herbe de découvrir d’autres univers graphiques et de s’ouvrir.
– Quel est ton pire « tic » ou ta pire habitude en tant que graphiste ?
Où que j’aille, je regarde d’abord le graphisme… Au restaurant par exemple, je regarde comment est faite la carte, comment est réalisée l’enseigne et j’imagine ce que j’aurais fait à la place. Résultat, 15 minutes plus tard le serveur arrive et je n’ai toujours pas choisi ce que je veux prendre ! Mais je pense que beaucoup de graphistes ont aussi cette déformation professionnelle. Je fais pareil avec les pubs dans la boite aux lettres ! Ma femme trouve ça insupportable (rires).
– Quel type de création graphique aimes-tu le plus travailler ?
Aujourd’hui je suis indépendant donc je propose un maximum de prestations. Mon but était de connaitre toute la charte graphique pour pouvoir un jour me lancer. Et finalement je prends du plaisir partout, surtout quand je créé l’ensemble du projet d’un client, et que je le vois évoluer et devenir pérenne. Voir le résultat, voir que ça marche, c’est le meilleur sentiment qu’un graphiste puisse apprécier.
– Si tu devais dessiner la mascotte d’une grande marque, laquelle serait-ce ?
Et bien je ne ferai pas de mascotte ! Ça ne se marie pas forcément avec toutes les activités. C’est compliqué, aujourd’hui la plupart des grandes marques se séparent de leurs mascottes parce que ça ne fait pas très « sérieux », à mon plus grand désespoir ! On revient à un travail de typos simples et bien travaillées. On peut éventuellement penser à une mascotte pour faire vivre un site internet par exemple, mais c’est tout. Aujourd’hui les grandes marques n’ont plus réellement besoin de mascottes. Dommage.
– Un mot pour la fin ?
Je trouve que c’est intéressant de travailler sur Creads, mais il ne faut pas oublier le monde extérieur et essayer de travailler tout seul pour trouver son style à soi et se diversifier. Le plus important reste de prendre du plaisir !
Très bon conseil. Merci et à la prochaine !
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