Ce talentueux dessinateur rencontre, depuis quelques années, un succès critique avec les séries L’Or et le Sang, OPK et dernièrement Kersten. Lui qui a toujours rêvé de « faire de la BD » séduit par un univers sombre et une approche « cinématographique » de la bande dessinée.
Récompensé lors du festival BD de l’Alpe d’Huez pour le tome 1 de Kersten, nous revenons sur l’œuvre naissante de ce dessinateur à suivre.
Sa bibliographie :
• L’Or et le Sang : 2 dessinateurs Merwan Chabane et Fabien Bedouel, 2 scénaristes Maurin Defrance et Fabien Nury• Un long destin de sang : Fabien Bedouel au dessin et L.-F. Bollée au scénario
• OPK : Fabien Bedouel au dessin et Matz au scénario
• Kersten, médecin de Himmler récompensé par le prix du Public au Festival BD de l’Alpe d’Huez le 18 avril 2015, scénariste Pat Perna
Des projets sombres
Fabien Bedouel se fait remarquer avec son projet de fin d’études à l’ENSAD, primé dans des festivals prestigieux comme Annecy, Hiroshima, Téhéran, Tokyo ou Valence. « 1916 » est un film d’animation réalisé selon les procédés traditionnels d’encre sur papier.
Tout est déjà présent, de la patte de ce dessinateur : un univers sombre et dur, un intérêt pour les fictions ancrées dans l’Histoire et notamment les périodes de guerre et un style graphique très marqué par l’utilisation du noir.
Par la suite, il travaille comme storyboarder dans la publicité puis il participe au court métrage d’animation de Merwan Chabane Clichés de soirée comme animateur.
Les deux hommes travaillent bien ensemble et poursuivent l’aventure avec la première BD du dessinateur, L’or et le sang chez 12bis (aujourd’hui édité chez Glénat). Dans la foulée, il propose un projet personnel, Un long destin de sang.
Fabien Bedouel semble fasciné par les univers âpres et violents qu’il met en image avec une ligne claire, un style puissant et sombre principalement basé sur des encrages noirs. Rien d’étonnant lorsque l’on sait qu’une de ses sources d’inspiration est Mike Mignola, le dessinateur (entre autres) de Hellboy.
Une action « cinématographique »
Fabien Bedouel a su tirer parti de sa formation et de son expérience dans l’animation dans son style graphique. Virtuose du storyboard, il adapte avec talent un scénario en images, en travaillant avec précision sur le rythme du récit, les découpages et les cadrages.
Si sur L’or et le sang, le dessinateur est surtout intervenu sur la mise en scène laissant au talentueux Merwan Chabane le travail sur les personnages, pour Kersten, ayant gagné en expérience, il réalise l’ensemble du travail graphique –hormis la couleur dévolue à Florence Fantini.
Par un travail de recherches important, afin de reconstituer les éléments historiques (sans pour autant proposer une œuvre historique) et cette approche fouillée de la mise en scène, Fabien Bedouel parvient à rendre l’ambiance pesante de ses projets. Mais aussi, et surtout à transmettre la tension de l’histoire et les actions de ses personnages.
De L’or et le sang, en passant par OPK et Kersten, le lecteur ferme chaque tome en se disant « vivement la suite », alors disons-le ici et maintenant : vivement les nouvelles aventures imaginées par Fabien Bedouel.
Les pitchs de ses BD :
• L’Or et le sang – Lors de la première Guerre Mondiale, un officier aristo et un soldat corse scellent un pacte : s’ils sortent vivants de l’enfer des tranchées, ils deviendront pirates.
• Un long destin de sang – En 1918, un jeune soldat en permission, une institutrice, un imprimeur, un député et son frère comédien, un général à la retraite et un journaliste militaire se retrouvent impliqués dans une machination liée à l’explosion d’un obus.
• OPK – Dans un futur proche, un flic d’Interpol en charge des enquêtes sur le blanchiment d’argent à l’international est muté à Shanghai. Là-bas, il enquête sur une série de crimes dont le seul point commun est un jeu vidéo.
• Kersten – Menée sous la forme d’un thriller historique, Kersten retrace l’histoire vraie du médecin personnel de Himmler, personnage ambivalent qui a utilisé son emprise sur le chef de la police nazie pour sauver des vies.