Futura 2000, Boris Tellegen, Doze Green, Eron, Mode2, SKKI ©, Jayone, Todd James, Teach, Zero-T : les artistes sont rassemblés dans une exposition collatérale à la 56ème exposition internationale d’art de Venise « The Bridges of Graffiti ».
Des styles, des univers et des personnalités marquantes de la scène graffiti mondiale à découvrir en mots et surtout, en images.
Nous débutons notre voyage par l’exploration des univers de 5 graffeurs pionniers : Futura 2000, Boris Tellegen, Doze Green, Eron et Mode2.
Futura 2000
Né en 1955, Graffeur depuis les années 70, Futura 2000 est un pionnier dans l’introduction du graffiti dans les musées. Aujourd’hui figure emblématique du mouvement street art, il est reconnu mondialement et expose dans les plus grands musées du monde comme la Tate Gallery de Londres. Il a participé à l’exposition du PS1 Contemporary Art Center, « New York/New Wave » aux côtés de Basquiat, Haring et Warhol.
Il a accompagné l’explosion du hip-hop dès les années 80 sans pour autant s’enfermer dans un univers puisqu’il a également enregistré un morceau avec The Clash The Escapades of Futura 2000.
Son style est marqué par l’expressionnisme, ses œuvres abstraites à la gestuelle dynamique évoquent Kooning ou Jackson Pollock. Et c’est sa singularité : l’artiste transcende le style « tag ».
Entrez dans l’univers abstrait de Futura 2000.
Boris Tellegen aka Delta
Né à Amsterdam en 1968, Boris Tellegen est un graffeur majeur de sa génération. Engagé, il utilise sa formation d’ingénieur pour proposer des œuvres symboliques et conceptuelles. La géométrie déstructurée évoque avec force, et même violence, l’état du monde tel qu’il le perçoit : une terre chaotique, abîmée par les catastrophes écologiques et humaines. Son point de vue est renforcé par l’utilisation de l’architecture, du design industriel et notamment de la perspective ainsi que de la 3D. Ces techniques offrent un rendu précis, quasi clinique.
L’artiste a quitté son pseudo de graffeur et s’expose dans les musées. Il y exploite la symbolique du « mur » : la frontière, l’enfermement.
Explorez le monde géométrique de Boris Telegen
Doze Green
Maître dans les portraits en graffiti et membre du Rock Steady Crew dans les années 70 à New-York, Doze Green traduit en graff des concepts métaphysiques complexes tels que la manipulation d’énergie ou l’immortalité.
Inspiré par l’époque Edo et l’art calligraphique ainsi que par le cubisme, ses œuvres expriment les dimensions multiples par l’utilisation du motif de lignes concentriques. Il est lui aussi exposé dans les plus grands musées à travers le monde.
Plongez dans les concepts barés de Doze Green.
Eron
Artiste de street art italien, Eron est né à Rimini en 1973. Son style est souvent qualifié d’hyper-réaliste. Il accorde un grand souci aux détails, par exemple sur le jeu d’ombres de son œuvre en volume d’envol de cigognes.
Son œuvre la plus notable est Forever and ever… nei secoli dei secoli (2010), cas unique d’œuvre street art dans un lieu de culte puisqu’il a peint un trompe-l’œil sur le plafond de l’église de San Martino in Riparotta à Rimini.
Encore plus d’oeuvres hyperréalistes de Eron
Mode2
Artiste originaire de l’île Maurice, il incarne les débuts du graff européen. Aujourd’hui exposé dans les musées, il déplore la dérive mercantile du tag tout en mettant son art, paradoxalement, au service de marques comme Nike ou Wesc. Il a commencé sa carrière en travaillant le lettrage pour réaliser des logos « à l’ancienne » et une exploration de la typographie. Son influence sur le monde du street art mais aussi du hiphop est majeure, il a par exemple créé le logo du groupe NTM.
Dans ses œuvres, il porte une attention particulière au mouvement, réalisant des fresques gigantesques en action sur des sujets aussi éclectiques que la danse, les dictateurs africains ou l’érotisme.
Découvrez les graffs éclectiques de Mode2
La semaine prochaine, on poursuite la découverte des univers de SKKI ©, Jayone, Todd James, Teach et Zero-T.