Si le titre de la fameuses saga littéraire et cinématographique Fifty Shades of Grey évoque symboliquement l’état d’esprit de Christian GREY, chacun y va de son petit avis. Mais à la fin, je ne sais pas pour vous, j’aimerais vraiment savoir : combien de nuances de gris existent réellement ?
Tumblr Fifty shade of Grey © D.RDe 101 à 256 nuances de gris pour les interfaces informatiques
D’un point de vue technique et sur un écran informatique, la couleur se décline sur 256 nuances RGB (avec 8 bits par canal). Mais l’environnement graphique géré par le X Window Système a défini 101 nuances différentes. C’est un début d’enquête avec déjà des positions tout à fait divergentes…
© D.RNous en avons comptées 47 sur les pantoniers RAL et 148 sur un nuancier Pantone.
En art graphique et en architecture d’intérieur, les nuances sont subtiles et même poétiques : gris ardoise, bitume, céladon, grège (un mélange de gris et de beige), gris de Payne (créé par l’aquarelliste anglais William Payne), gris souris ou perle, tourterelle (un gris chaud), tourdille (couleur inspirée par les chevaux dont le gris tire sur le jaune) ou encore le gris mastic.
Dans ces domaines, les gris sont divisés en tonalités chaudes et froides avec des gris chauds tirant vers l’orangé et des gris froids tirant vers le bleu. Mais aucun fabricant de couleurs ne semble être d’accord sur le nombre exact de nuances de gris…
Par ailleurs, le site Forbe* parle de 500 nuances de gris quand un autre site moins célèbre affirme que l’homme ne peut percevoir que 30 nuances de gris. Mais notre enquête n’a pas permis de trouver un élément scientifique confirmant l’une ou l’autre de ces hypothèses, alors finalement…
© PantoneQui voit le bon nombre de nuances de gris ?
A vrai dire, il semble que ce soit une réponse de normand car il n’y a pas de vérité absolue. Car chaque humain perçoit les couleurs d’une manière différente et chacun d’entre nous l’exprime verbalement à sa manière.
Selon une étude scientifique** ces différences n’auraient pas d’origine physiologique mais à des différences culturelles.
Ainsi, un Inuit exposé à des tonalités de blanc et de gris depuis sa plus tendre enfance serait capable de percevoir beaucoup plus de nuances (certains sites parlent de 512 nuances) qu’un Himba de Namibie, exposé lui à de nombreuses nuances de vert.
Là aussi les chiffres diffèrent beaucoup quand à ces fameuses nuances de gris, un occidental en verrait entre 120 et 180 (selon son niveau d’éducation) mais un homme en milieu rural en discernerait plus qu’un citadin, quand un graphiste à l’œil affûté serait capable d’en voir 256 à 350 (en fonction de son état de fatigue).
© D.RFinalement, comme dans le livre, l’élément passionnant de cette question est la portée symbolique de la couleur. Mais également, le lien entre la perception d’une couleur et la culture de celui qui l’observe, son état physique et psychologique.
C’est ce qui rend d’ailleurs le métier de graphiste si passionnant, il n’y a pas une vérité mais des sensibilités et libre à chacun de l’exprimer.
Sources : *http://www.forbes.com/sites/frankbi/2015/02/17/the-101-shades-of-grey-how-many-shades-are-you/ ** http://www.science-et-vie.com/2014/04/percoit-on-les-couleurs-meme-facon/ https://www.actualitte.com/humour/erreur-funeste-l-humain-ne-distingue-que-50-nuances-de-gris-55381.htm http://www.developpez.net/forums/d1203680/general-developpement/algorithme-mathematiques/algorithmes/traitement-d-images/niveaux-gris-l-on-distinguer/